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L'ACCES INTERNET EN AFRIQUE.



« Il y a un fossé croissant entre ceux qui sont capables de connecter facilement sur le marche mondiale; et ceux qui restent hors de lui. Pour ceux-ci, un grand nombre d’opportunités sociales, économiques et politiques sont inaccessibles ».
-Mark Graham




Les Africains sont parmi les moins connectés  à internet dans le monde, selon une carte réalisée  par deux chercheurs de l’université d’Oxford au Royaume Uni.
Ralph Straumann et Mark Graham ont recensé sur une mappemonde tous les pays du monde les plus déconnectés d’internet grâce aux données des indicateurs de développement de la Banque Mondiale de 2013 et celles de Natural Earth.

Cette carte met en relief la plupart  des régions qui ne sont quasiment pas connectées à internet et par ricochet qui sont ` «  largement tenues  a l`écart de la participation aux activités  culturelles, éducatives, politiques, et économiques » que cet outil accompagne.
Selon l’étude publiée sur Geonet, le centre de gravite de ce faible accès à internet se trouve en Afrique Subsaharienne.

Dans cette région, 28 pays au total ont une faible pénétration à internet avec un seuil de moins de 10%, selon les estimations des chercheurs.

Les pays en questions sont :  Bénin, Burkina Faso, Burundi, Côte d’ivoire, Cameroun, Comores, Congo, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Gabon, Guinée, Guinée Bissau,Lesotho,Libéria,Mali,Madagascar,Mauritanie,Mozambique,Niger,République Démocratique du Congo , République Centrafricaine, Rwanda, Sierra Leone, Somali, Tchad, Tanzanie, et Togo.
Dans le lot des pays ayant la plus faible connectivité figurent des nations très peuplées comme l`Ethiopie (94 millions d’habitants) , la République démocratique du Congo (68 millions d’habitants) , et la Tanzanie (49 millions) , avec un taux moyen de connexion de 2,6%. 


  • L'explosion de la demande internet en Afrique


La croissance de l’iHUB reflète la forte progression des technologies de l’information et de la communication au Kenya ces 15 dernières années. La révolution numérique a commencé  en 1999 avec l’arrivée sur le marché des operateurs de téléphonies mobile (devenu Zain, puis Bharti Airtel) et de Safaricom. En 2001, la commission des communications  du Kenya faisait état d’une  « extraordinaire augmentation du nombre d’abonnés, qui atteignait 330 000 ». Rétrospectivement, ce chiffre parait dérisoire. En 2013, cette même commission signalait 30 millions d’abonnés. 

Même tendance sur tout le continent le taux de pénétration de la téléphonie mobile est passé de 1% en 2000 à 54% en 2012. Il y’a actuellement plus de 754 millions de connexions en Afrique Subsaharienne et plus de 35 opérateurs sur le continent. Plusieurs pays, dont les Seychelles, la Tunisie, le Maroc et le Ghana affichent un taux de pénétration qui dépasse 100%. La Tunisie, avec 120%, compte  10,8 millions de téléphones portables de plus qu’elle n’a d’habitants.

Il ne fait aucun doute que l’infrastructure mobile est devenue aussi indispensable que l’infrastructure routière ou énergétique pour les économies nationales. Dans certains pays africains, outre les services de téléphonie et d’accès internet, les réseaux mobiles facilitent d’avantage  les transactions financières des petites entreprises. Au Kenya, le système de transfert de fonds par SMS, M-pesa, déplace quotidiennement plus de 24 millions de dollars, et environ 8,8 milliards par années soit 40% du PIB national grâce à son réseau de 17 millions d’utilisateurs. Au Zimbabwe, EcoCash dirigé par Econet Wireless, a séduit 2,3 millions d’abonnés 18 mois à peine après son lancement en Septembre 2011, et supplante tous les comptes bancaires nationaux traditionnels. Selon le cabinet de conseil international, Global Strategic  Marketing Alliance, plus d’un million de ces comptes sont actifs et transfèrent chaque mois près de 200 millions de dollars vers la plate-forme EcoCash.

La période 2005-2010 correspond a la seconde vague de la révolution numérique africaine, lorsque le continent s’est connecté au reste du monde grâce aux cales sous-marins en fibre optique. Ces câbles ont considérablement augmenté la capacité de transmission des données et réduit le temps et les coûts  de transmission. Avant la fibre optique, les fournisseurs internet dépendaient de la connexion par satellite, pour un coût mensuel de 2.300 dollars pour une connexion de base. Avec la fibre, ils disposent du même service pour moins de 100 dollars.

C’est cette vague qui a permis aux plateformes technologiques comme l`iHUB Kenyan, le Kinu Tanzanien, le CcHUB nigérian et le JoziHub à Johannesburg de voir le jour.

Seize câbles sous-marins relient désormais l’Afrique aux Amériques, à l’Europe et l’Asie. A l’exception de l’Erythrée et du Sahara occidental, tous les pays côtiers disposent de stations d’atterrissage des câbles, multipliant par trois la capacité du réseau internet en Afrique ces trois dernières années. Un seul câble peut rejoindre plusieurs stations. A titre d’exemple, le câble Seacom dessert le Kenya, la Tanzanie, le Mozambique et l’Afrique du Sud.

En Afrique, le nombre d`utilisateurs a augmenté sept fois plus vite en moyenne que dans le reste du monde, affichant une croissance de 3600% entre 2000 et 2012, avec 167 millions d’utilisateurs, selon les données du site internet World Statistics, qui enregistre l’usage d’internet et des erseaux sociaux. Au Kenya, pays ou la croissance de l’usage d’internet a été la plus forte d’Afrique, la commission des communications affirme que les utilisateurs sont passés de 200.000 en 2000 a plus de 19,6 millions fin 2013, soit une hausse stupéfiante de 9700%.


  • Les obstacles à l'accès internet en Afrique


Les tarifs de l’accès  à internet en Afrique subsaharienne sont les plus coûteux au monde selon l’UIT, le cout d’une connexion haut débit y est en moyenne, d’environ 100 dollars pour 110 kilobits/seconde contre moins de 30 dollars en Afrique du Nord et moins de 20 dollars dans le reste du monde.

Pour autant, le potentiel de développement est immense. Au Burkina Faso, en Éthiopie, au Mozambique, en Ouganda et en Tanzanie, moins de 10% des personnes interrogées connaissaient internet. Ce taux passe a 30% au Bénin, au Botswana, en Côte d`ivoire, au Ghana et en Namibie.
Le faible taux de pénétration d’internet et le coût élevé de la connexion tiennent essentiellement a l’absence de réseaux internationaux haute capacité.

Selon André Hounga, spécialiste des TIC à Homintec-Togo, une entreprise de télécommunication : le retard en matière de pénétration d’internet dans certains pays d’Afrique résulte d’un manque de stratégie et d’engagement politique  dans ce secteur.
Car, le continent est relié par plusieurs câbles sous-marins et la fibre optique, mais la distribution de lignes se limite surtout aux côtes et ne pénètre pas véritablement encore a  l`intérieur des terres.
Les gouvernements Africains tardent à adopter les lois relatives au développement et à l’exploitation des infrastructures des TIC. Le Nigeria, par exemple, est régi par des lois archaïques. Actuellement, ses TIC sont gérés par trois textes principaux : le National Mass Communication Policy de 1990, le National Telecommunications Policy de 2000 et le National Policy for Information Technology de 2000.


~Frédéric Betta-Akwa

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