L’absence de service financier adapté aux besoins
des populations les plus vulnérables, a donné naissance à la
microfinance.
Cette dernière, fait ses premiers pas au Bangladesh. Au travers,
de la Grameenk Bank fondée par
Mohamed Yunus.
Ce concept à l’époque innovant, avait pour ambition d’octroyer
des petits crédits aux villageois organisés en groupement bénévole. L’innovation
majeure qui lui a permis de supprimer la garantie et de se développer
rapidement est : le principe de la
responsabilité conjointe.
- Evolution
En Afrique, la microfinance se développe rapidement. Mais,
ne représente que 7% des fonds levés avec 3,6 Milliards d’Euros et 5% des
emprunteurs en 2010 selon les chiffres
du Mix Market.Pour la simple raison,
qu’elle s’est d’abord développée en Asie et en Amérique Latine. Dans les zones urbaines ou
rurales très densément peuplées. Cette forme de financement ayant des coûts fixes,
les volumes d’activité doivent être élevés
pour parvenir à un équilibre avant la rentabilité. Or, les villes Africaines restent
de taille plus modeste que les métropoles Latino-Américaines ou Asiatiques.
Quant aux campagnes, elles ne sont pas aussi densément peuplées.
- Potentiel
L’évolution démographique de l’Afrique laisse cependant,
présagée un rattrapage au cours des vingt à trente prochaines années.
L’Afrique, représente un marché immense pour le microcrédit.
A terme, les besoins seront immenses dans les villes. Mais la microfinance en
zone rurale est de première importance.
- Controverse
Avec du recul, l’engouement
pour la microfinance s’est estompé. Pour cause, les crises provoquées par le
surendettement des clients d’une microfinance dans l’état de l’Andhra Pradesh
en Inde. Qui a conduit à de nombreux suicides et à une grave crise politique. A
quoi s’ajoutent diverses controverses autour de Mohamed yunus.
- Succès
Il ne faut pas oublier de noter que, le microcrédit a quand
même connu un franc succès dans des pays tels que le Cameroun : Avec ACEP qui
a d’abord été une initiative publique de crédit lancée en 2009 et destinée aux
très petites entreprises (TPE) situées
en zone urbaine et opérant dans le secteur informel. Ses cibles : Les commerçants,
tailleurs, menuisiers et autres artisans ne pouvant pas fournir de garantie à une banque pour un crédit classique.
D’abord financée par l’Agence Française de Développement (AFD) et l’Union Européenne (UE).L’ACEP est devenue une société anonyme en
2005.Une institution devenue leader du microcrédit dans la sous-région
avec 1 Milliard de FCFA de financement
par mois. Et des lignes ouvertes à tout entrepreneur à condition que son
activité soit viable et qu’il soit de
bonne moralité.
Malgré l’impact positif ou l’état de grâce, dont elle a pu
jouir au cours de ses premières années.
La microfinance n’a pas toujours eu les
vertus magiques que l’on aurait voulu lui prêtée. Elle ne saurait résoudre tous les problèmes des
économies Africaines. Qui sont souvent liés à l’absence de réforme économique,
politique et sociale viable.
D’autre part, une microfinance abandonnée à elle même sans
un cadre réglementaire bien précis
ne saurait accomplir son plein potentiel.
-Frédéric Betta-Akwa
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