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LE FINANCEMENT DES PME EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE.




L’Afrique subsaharienne semble être la région du monde  la plus lésée concernant l’accès au financement des PME, en témoignent les éléments ci-contre :

Région du monde
Obtenir un crédit
Enregistrer une propriété
Protection des investisseurs
Respect des contrats
Afrique Subsaharienne
114
127
113
122
Amérique Latine et Caraïbes
64
93
83
108
Asie Centrale
107
73
111
70
Asie de l’Est et Pacifique
65
70
61
71
Asie du Sud
77
89
74
121
Europe Centrale et Orientale
42
67
70
54
Moyen Orient et Afrique du Nord
113
77
93
113
OCDE
37
53
61
36

Source: Doing Business (www.doingbusiness.org),Banque Mondiale, 2009
Tout au long de cet article, nous étudierons les causes, les conséquences et les solutions de ce phénomène.

90% des PME en ASS évoluent dans le secteur informel. Elles sont donc, dans  l’incapacité de fournir aux banquiers  des documents nécessaire à leur financement tels que : états financiers, adresses et autres…Qui sont des critères indispensables  pour le concours au crédit bancaire.
La plupart des promoteurs de PME, mettent sur pied leurs entreprises sans faire toutes les études préalables (business plan, analyse de l’environnement…).Ce qui a pour effet, d’entraîner une absence de stratégie à court, moyen et long terme chez le gestionnaire de l’entreprise. Et en plus, augmente l’aversion au risque des banquiers concernant le financement des PME.

La crise financière de la fin 2007 et du début 2008, est aussi considérée comme l’un des facteurs majeurs dans le recul du financement des PME en ASS : la plupart, des banques locales étant des filiales  des grandes banques étrangères, ces dernières ce sont trouvées dans l’obligation de rapatrier leurs fonds  vers leurs maisons mères basées pour la plupart en Europe et aux USA lors de la crise financière de la fin 2007 et du début 2008.

Ce qui a une fois de plus, entraîner une fermeture des vannes de crédit concernant le financement des PME en Afrique Subsaharienne. Alors que, durant les années 2000 à 2007, les filiales des grandes banques locales commençaient à avoir un appétit de plus en plus grandissant à l’égard des PME  d’Afrique Subsaharienne. Car, à compter de cette période l’Afrique Subsaharienne commençait à être l’une des seules régions du monde avec une croissance stable d’environ 7 à 8% depuis une décennie (le  plus fort taux de rémunération du capital privée au  monde).

La distance géographique et culturelle entre les filiales des grandes banques étrangères basées en Afrique Subsaharienne et les entrepreneurs locaux semble aussi être l’un des facteurs majeurs dans l’absence de financement des PME en Afrique Subsaharienne : les filiales des grandes banques étrangères situées en Afrique Subsaharienne ne comprennent pas toujours l’environnement dans lequel elles évoluent.

D’autres parts, les critères d’éligibilités au crédit bancaire proposés par ces banques semblent être inaccessibles pour les patrons des PME  locales. Et même, pour les entreprises ayant un chiffre d’affaire assez conséquent et ayant déjà des relations privilégiés avec les banques.

La sécurisation des crédits est aussi considérée comme l’un des maillons forts dans le frein au financement  des PME en Afrique Subsaharienne : nous prendrons par exemple, le cas des sûretés réelles tels que les terrains qui sont couramment utilisées dans cette région du monde : Les mécanismes de liquidation de ces dernières apparaissent trop complexes, longs et coûteux aux yeux des banquiers. Qui préfèrent une fois de plus, ne pas les accepter en tant que garantie.
Quand bien même,  les banquiers s’engagent à financer les PME ; ces derniers se plaignent de ne pas gagner assez en termes de retour sur investissement. Et de courir un risque majeur en cas de non remboursement du dit crédit. Le risque est donc, très élevé en ce qui concerne la contribution des banques d’Afrique Subsaharienne au financement des PME.

Les crédits et les produits bancaires proposés par les banques locales s’avèrent souvent inadaptés face à l’environnement local qui obéit à des règles particulières. Les banques d’Afrique Subsaharienne proposent généralement des crédits à très faible taux de maturité aux entrepreneurs locaux. Alors que ces derniers ont besoin de financement à long terme pour assouvir leur besoin en investissement.
Nous devons aussi noter le fait qu’après la crise économique qu’a subit l’Afrique Subsaharienne vers la fin des années 70 et le début des années 80, les priorités des états étaient à la mise sur pied des politiques de relance de l’économie. Ce qui a entraîné un détournement des banques du financement des PME qui tournaient au ralenties ; vers une concentration en direction du financement de la dette des états qui apparaissaient plus sûr à cette époque et encore aujourd’hui.En d’autres termes, nous pouvons dire qu’à cause de la crise économique de la fin des années 70 et du début des années 80, les banques ont perdue l’habitude de financer les PME.

Les pressions fiscales et autres de la part des différents gouvernements d’Afrique Subsaharienne semblent aussi être l’une des principales causes dans l’absence de financement des PME en Afrique Subsaharienne. Car, les PME locales préfèrent rester dans l’informel  par peur des pressions fiscales, sociales et autres, exercées  sur elles par ces derniers.

Toutes ces causes, ont pour finalité d’entraîner un ralentissement de l’économie des états d’Afrique Subsaharienne et de les fragiliser. Car, reposant essentiellement sur l’exportation des matières premières. Et non, sur un tissu de PME  fortes et sur une consommation solide. Ceci, entraîne aussi une augmentation de la pauvreté car, au delà de créer de la richesse, les PME sont aussi des moteurs d’embauche.

La création des unités de crédit spécialisées dans le financement des PME au sein des banques locales apparaît comme l’une des solutions majeures dans l’accès au financement des PME en Afrique Subsaharienne. Car, au delà de proposer des financements aux promoteurs des PME locales, elles étudieraient aussi leurs dossiers de financement au cas par cas. Et apporteraient aussi des conseils à ces dernières, concernant la gestion des ressources qui leur ont été alloué.
           
La mise sur pied, des centrales de risque  par les différents états d’Afrique Subsaharienne apparaît  comme une solution primordiale pour l’accès au financement des PME en Afrique Subsaharienne. Ces dernières permettraient de juguler l’asymétrie d’information qui règne entre banquier et entrepreneur. Ceci, en permettant d’avoir une traçabilité des PME avec une performance régulière et de qualité ; et par conséquent permettraient d’améliorer de façon considérable les processus de traitement des dossiers de financement des PME en Afrique Subsaharienne.                                                          
La multiplication des intermédiaires entre banquiers et entrepreneurs, apparaît aussi comme l’un des principaux piliers dans l’amélioration des relations banquiers et entrepreneurs en Afrique Subsaharienne. Ceci, consisterait en un partage de risque entre  les institutions locales ayant une meilleure connaissance du marché du financement des PME en Afrique Subsaharienne (ONG, Associations, établissements de micro finance et autres…) et les banques locales. Cette méthode a fait ses preuves, notamment au Ghana avec le partenariat entre la Bank Of Ghana et les associations de SUSU COLLECTORS.

La création, d’incubateurs d’entreprises par les différents états d’Afrique Subsaharienne permettrait à nos entrepreneurs de bien mûrir leurs projets d’entreprises. Et d’en cerner tous les contours avant de les mettre sur le marché. Ce qui entraînerait l’émergence d’un tissu de PME fortes en Afrique Subsaharienne et compétitives.

L’amélioration du climat des affaires en Afrique Subsaharienne est fondamentale, dans le processus d’accès au financement des PME en ASS. Ceci ayant pour but, d’entraîner une attraction des I.D.E en ASS et de mieux protéger les porteurs de financement pour les PME. Car, ces derniers se sentent très souvent lésées lors des différents juridiques qui les opposent aux promoteurs de PME locales. 


-Frédéric Betta-Akwa





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