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LA CRISE CHINOISE.

"Les statistiques suggèrent que les économies en croissance rapide connaissent un ralentissement significatif,au sens où leur taux  de croissance diminue d'au moins  2 points,quand leur revenu par tête atteint environ 17.000 dollars en prix constants de 2005, un niveau que la Chine devrait atteindre aux alentours de 2015"

~Matt O'brien (Wonkblog)





  • Les origines de la bulle boursière
La Chine a une croissance déséquilibrée depuis des années.Et depuis une décennie,l'on annonce qu'elle n'est ni durable ni soutenable.

La nation chinoise a connu une hausse irrationnelle de 150% de sa bourse en moins d'un an.A cela s'ajoute, l'effondrement de la bulle immobilière,qui voit son activité reculer comme jamais depuis 25 ans selon le gouvernement chinois. Les chiffres officielles parlent d'une croissance de 6%,mais le pays est au bord du gouffre:la consommation d'énergie recule,les importations régressent de plus de 15%.Pékin a beau avoir mis 40% de son PIB pour relancer l'investissement en 2008:la croissance a été "artificialisée". 

Si nous faisons un petit retour  en arrière,nous constaterons qu'il y'a un an, les chinois ont commencé à déserter l'immobilier qui a connu une bulle sans précédent:le secteur pèse plus de 15% du produit intérieur brut (deux points de plus qu'en Espagne) et des millions de mètres carrés ne trouvent plus preneur.

Les banques ont distribué des crédits à tout va, y compris pour favoriser la consommation, deux fois plus faible que dans les pays développés.Mais une bonne partie va servir cette fois, à irriguer une autre bulle:"le boom des actions".Une partie des investissements dans l'immobilier sont orientés vers une autre spéculation:boursière dans le cas présent.Une ruée encouragée par les autorités chinoises, qui veulent gonfler la capitalisation boursière de Shanghai, la principale bourse du pays, pour tenter de faire gagner un demi-point à une croissance en chute libre.La banque centrale de Chine baisse alors en Novembre 2014, ses taux d'intérêts pour tenter de relancer l'économie.Les autorités lancent aussi une plateforme d'interconnexion boursière qui permet  aux investisseurs internationaux d'accéder directement, via Hongkong, à des titres côtés à Shanghai et aux chinois d'acheter des actions côtés à Hongkong.

C'est l'explosion, à l'image de la croissance démesurée de la bourse de Shanghai.En juin 2014,elle pèse moins de 500 milliards de dollars.Trois fois rien comparée aux grandes places telles:New York,Londres, ou Paris.Mais Shanghai va grossir et vite.Un an plus tard, en juin 2015, elle affiche fièrement 6.500 milliards de dollars.Plus de trois fois, le produit national brut de la France.Entre-temps, le pays a donc connu une ruée sans précédent de petits boursicoteurs:plus de 22 millions ont ainsi ouvert en mai un compte bancaire dédié aux investissements en bourse.La flambée a culminé avec les 5.000 points atteint le 13 juin par la bourse de Shanghai.


  • L'explosion de la bulle
Le 13 juin, le gendarme des marchés financiers chinois décide d'agir en limitant le recours aux opérations "sur marge":opérations visant à emprunter à une maison de courtage pour acheter des actions.

Le jour d'après, la comission chinoise de régulation des marchés financiers (CSRC), interdit également les transactions réalisées avec des fonds empruntés en dehors du circuit des opérations "sur marge".Du coup, les investisseurs comme les petits porteurs commencent à se désengager.Après un an d'emballement financé en grande partie par des emprunts, le marché boursier chinois "corrige" de 30% en trois semaines (jusqu'à début juillet) :3.000 milliards de dollars de capitalisation partent en fumée.L'indice Shanghai Composite recule d'un sommet à 5.100 le 12 juin, à un point bas de 3.500 le 9 juillet.

Pour éviter la panique générale, les autorités font exactement l'inverse de leur plan du 13 juin.Elles assouplissent les restrictions sur les "opérations sur marge", technique, rappelons-le, qui consiste à emprunter auprès d'intermédiaires financiers pour acheter des actions.Une manière, de donner aux chinois moyens la possibilité de continuer à s'endetter, pour poursuivre leur aventure financière.Mais les autorités chinoises ne se contentent pas que de ça.Elles baissent les taux d'intérêt.Elles gèlent les projets d'introduction en bourse.Elles orchestrent la mobilisation des sociétés de courtage et des gestionnaires de fonds, qui se sont engagés collectivement à acheter pour au moins 120 milliards de Yuans (17,5 milliards d'euros) d'actions.Elles permettent même à une société publique de financement des investisseurs sur marge de bénéficier, d'une ligne de liquidité directe de la banque centrale.La bourse reprend des couleurs pendant quelques semaines, avant de replonger.

Le trou d'air vient rappeler que l'économie chinoise se porte beaucoup moins bien, que ce que laisse entendre les autorités.Les trois récentes dévaluation successives du taux pivot du Yuan, par rapport au dollar montrent que Pékin s'est résigné  à sortir l'arme du taux de change pour éviter précisément un essoufflement de la conjoncture.


  • Les inquiétudes liées à la crise 
Si la récession chinoise se confirme, elle risquerait d'entraîner la chute du Brésil,qui elle a son tour provoquera celle des Etats-Unis.Le Japon quand à lui,vient d'annoncer qu'il retombait en récession,le Brésil et le Canada aussi.Dans la même optique,la croissance vient d'être revue à la baisse aux Etats-Unis.Seule la France,veut croire qu'elle repart.

La crise chinoise remet en évidence les risques systémiques liés à son économie.Et de sa contagion à l'économie mondiale.Le marché de l'automobile réalise plus de 10% de ses ventes en Chine,celui de l'énergie 17%.Et certains secteurs comme les matériaux peuvent peser jusqu’à 30% de leur chiffre d'affaire en Chine.   


~Frédéric Betta-Akwa
   

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