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LE DEFICIT EN INFRASTRUCTURE EN AFRIQUE.

Selon une série d'évaluations des infrastructures africaines effectuées en 2006 par la Banque Africaine de Développement (BAD) et le consortium pour les infrastructures en Afrique (ICA):


  • Dans les pays les plus pauvres de l'Afrique, moins d'un habitant sur cinq a accès à l'électricité
  • 56% seulement  ont accès à de l'eau potable
  • A peine un tiers des habitants des régions rurales vivent à proximité d'une route
  • Seulement 4% des terres agricoles africaines sont irriguées
  • Plus de 60% de la population ne dispose pas d'équipements sanitaires de base  

Les infrastructures existantes de l'Afrique subsaharienne  sont non seulement insuffisantes par rapport a ses besoins, note une analyse détaillée de la Banque Mondiale intitulée:Etude diagnostique des infrastructures nationales en Afrique.Mais, leur développement a un retard considérable sur celui des infrastructures d'autres régions pauvres.L'Afrique a moins du quart des kilomètres de routes revêtues comparativement aux autres régions en développement.Et environ, un huitième de leur capacité de production électrique par habitant.
  • Le déficit énergétique
Selon la BAD, des 1,5 milliard de personnes qui vivent sans électricité dans le monde, 80% résident en Afrique subsaharienne.Une étude de la Banque Mondiale publiée en 2010 souligne que "les 48 pays d'Afrique subsaharienne (800 millions d'habitants ) génèrent plus ou moins, la même quantité d'électricité que l'Espagne (45 millions d'habitants)".Le déficit d'infrastructures énergétiques constitue d'autant plus, un handicap que le faible niveau d'accès à l'énergie, en plus des conséquences considérables sur la compétitivité  économique des entreprises locales, est presque toujours lié à une carence en services de santé et d'éducation pour les populations.

  • Le déficit en transport
La capacité des infrastructures portuaires est très souvent en deça des besoins.Le port de Bissau par exemple,poumon de l'économie du pays , reçoit aujourd'hui  environ 30.000 conteneurs par an.Alors qu'il a été initialement construit, pour en recevoir 5.000.Et on pourrait presque, en dire autant du port de San Pedro en Côte d'Ivoire ou de celui de Dakar au Sénégal.
D'autre part,le manque de route et de chemin de fer rend difficile la connexion entre les lieux de production et les marchés de consommation.Rendant ainsi, difficile le commerce intra-africain qui ne représente de fait qu'environ, 10% des exportations totales des pays africains.

  •  Le déficit en eau et en assainissement
La remise à niveau des systèmes de traitement,d'adduction et de distribution d'eau potable,l'accès des ménages aux ouvrages d'assainissement ainsi que, la gestion des déchets constituent des préoccupations importantes pour les populations en milieu urbain.


  • L'impact de la croissance sur les besoins en infrastructures
Entre  2001 et 2010, l'Afrique a enregistré un taux de croissance moyen du PIB de 5,2% par an.Une tendance qui devrait se poursuivre au cours des prochaines décennies.


Comme l'indique le PIDA dont, les projections sur les besoins en infrastructures de l'Afrique repose sur une hypothèse de croissance du PIB de 6% par an jusqu'en 2040.Cette croissance et cette prospérité durable vont multiplier la demande d'infrastructures dont, la pénurie est déja l'un des plus grands obstacles au développement du continent.

D'après le PIDA, la demande d'énergie de l'ordre de 590 Térawatts-Heure (Twh) en 2010, passerait à 3100 Twh en 2040.Cette explosion de la demande alimentée par l'essor démographique et la croissance économique, nécessiterait une capacité de production de 700GW. Alors que,la capacité actuelle du continent tourne autour de 125GW.

Par ailleurs, les volumes transportés devraient être multipliés par 6 ou 8 dans la plupart des pays.Faisant ainsi,passé le trafic portuaire de 265 millions de tonnes en 2009 à 2 milliards en 2040.

Dans la même optique,l'essor démographique du continent dans les prochaines décennies et l'accélération de son urbanisation accentueront les besoins en infrastructures dans les villes africaines.

  • Réduire le déficit en infrastructure
Supprimer ce déficit en infrastructures est donc une question vitale pour l'Afrique, mais le coût sera élevé.Le rapport du secrétaire générale des Nations Unies considère que plus de 52 milliards de dollars d'investissement publics et privés seront annuellement nécessaires pour combler le retard de l'Afrique dans le domaine des infrastructures.Selon l'ONU, cette estimation comprend une contribution annuelle d'environ 38 milliards de dollars de la part des bailleurs de fonds, répartie entre les secteurs suivants:

  • Energie- 20 milliards de dollars
  • Transports- 11 milliards de dollars
  • eau et assainissement- 5,7 milliards de dollars
  • Informatique et communications- 1 milliard de dollar
L'étude diagnostique des infrastructures nationales en Afrique cite un chiffre supérieur, d'environ 75 milliards de dollars par an répartis à parts sensiblement égales entre le coût de l'ouverture de nouveaux chantiers et celui du fonctionnement et de l'entretien des infrastructures.Environ, un tiers des infrastructures existantes en Afrique ont besoin d'être réparées ou rénovées.Et la proportion est encore plus forte dans les régions rurales et les pays qui se relèvent d'un conflit.
L'étude estime que cette détérioration est le résultat d'un sous-investissement dans les opérations d'entretien et représente au fil du temps un important gaspillage de ressource.
La Banque Mondiale juge que des erreurs de gestion contribuent au problème.Les sociétés de distribution d'eau et d'électricité africaines ne collectent  que 70 à 90% du montant de leurs factures.

Les problèmes techniques ajoutent au gaspillage.Par exemple, les réseaux de distribution africains perdent deux fois plus de courant pendant la transmission que des systèmes plus modernes-pertes qui peuvent atteindre annuellement 2% du PIB.La Banque Mondiale estime que globalement, impayés et gaspillages de compagnies d'eau et d'électricité coûtent chaque année 6 milliards  de dollars aux contribuables africains qui doivent assumer ces pertes.





-Frédéric Betta-Akwa 

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